Notre histoire
Historique de l’AAVAS
Dans les années 1990, des professionnels angevins (psychologues, travailleurs sociaux et éducatifs) reçoivent des demandes d’aide de la part d’adultes victimes d’abus sexuels, intrafamiliaux (situations d’inceste essentiellement).
Ces personnes, silencieuses depuis des années, étaient en quête d’un lieu d’écoute « spécifique ».
Elles avaient, pour certaines, déjà bénéficié d’un suivi psychologique ou psychiatrique, sans pour autant avoir pu s’exprimer sur ce vécu et le travailler.
Au même moment, une demande précise de réflexion autour de la prise en charge de ces personnes, était adressée à la Congrégation du Bon Pasteur par une thérapeute de couple. Parallèlement, d’autres professionnels constituaient un groupe de travail sur ce thème, dans le cadre de l’AFIREM.
Faisant suite à la demande de la thérapeute de couple, le Bon Pasteur, toujours sensible aux difficultés personnelles et familiales des femmes, sollicite la directrice des Foyers Tournemine pour une réflexion commune. Celle-ci partage ce questionnement avec la psychologue de l’établissement. Elle-même, très préoccupée par le nombre de ces situations de maltraitance et leurs conséquences, était engagée dans une formation sur la « prise en charge des personnes victimes ». Un éducateur angevin participant à cette formation, rejoint ces différents acteurs professionnels qui décident de se réunir pour poursuivre ensemble leur réflexion avec très vite la participation d’un avocat.
S’en suivent 18 mois de réflexion, de recherches et de contacts divers : SOS Inceste Grenoble, Collectif Féministe Contre le Viol, Présidente du Planning Familial d’Angers etc.
S’appuyant alors sur les expériences professionnelles et les formations de chacun, l’équipe élabore des hypothèses de travail et construit un schéma d’accueil pouvant s’adapter à des personnes victimes et à leur entourage.
Les différentes références théoriques évoquées vont des formations à l’entretien (ROGERS), à la thérapie familiale systémique et à la thérapie de réseau, sans oublier les repères psychanalytiques.
Se reconnaissant dans des valeurs communes, l’équipe précise son projet d’ECOUTE :
– Ecoute de la personne victime dans sa GLOBALITE
– Dans le contexte de ses liens familiaux et sociaux
– Et dans son histoire personnelle et transgénérationnelle.
Pour ce faire, les MOYENS suivants sont mis en place :
A cette étape, l’équipe trouve un consensus sur le projet suivant :
« Accueillir, Ecouter, Informer, Orienter, Soutenir et Accompagner les personnes majeures victimes d’abus sexuels et leurs proches, dans une triple approche PSYCHOLOGIQUE, SOCIALE et JURIDIQUE ».
C’est alors que le Bon Pasteur met à disposition de l’Association un local au 89 rue Saint Jacques à Angers et obtient un don pour permettre le démarrage de l’AAVAS, association loi 1901 qui voit le jour en avril 1996 (déclaration en préfecture) avec une parution au Journal Officiel du 1er mai 1996.
Ces premières années, l’équipe de professionnels répondait aux demandes après leur temps de travail, et faute de permanence régulière, de nombreux appels téléphoniques étaient des appels silencieux. En effet, face au répondeur, les demandeurs ne pouvaient s’exprimer, ni laisser de messages, eu égard à la difficulté du sujet.
En 1999, 68 appels reçus pour 104 appels silencieux et 40 entretiens réalisés (avec victimes ou proches). En 2000, 144 appels reçus pour 280 appels silencieux et 80 entretiens réalisés.
En 2001, répondant à cette préoccupation, la Mairie d’Angers nous invite à avoir recours à un emploi jeune. C’est ainsi que nous avons pu créer un poste de « psychologue coordinatrice » à temps plein avec le soutien financier de la Mairie d’Angers. C’est aussi cette année-là que nous mettons en place des temps de supervision avec une psychiatre.
A partir de là, l’association prend un nouvel essor :
– Accueil téléphonique et traitement des demandes en temps réel, meilleure information et orientation vers les professionnels du réseau
– Développement d’un travail avec le réseau (commissions, partenariat…)
Parallèlement, nous obtenons progressivement le soutien financier de diverses instances et partenaires institutionnels : Direction Départementale du Droit des Femmes, Mairie d’Angers, Ministère de la Justice, Conseil Général, Mairie de Cholet (à partir de 2003) et un peu plus tard, la DDASS, la CPAM d’Angers et de Cholet.
D’autres professionnels bénévoles viennent renforcer l’équipe, ce qui permet de répondre à l’augmentation des demandes.
Aujourd’hui, l’équipe reçoit environ 250 personnes par an, c’était le cas en 2017 au cours d’environ 1300 entretiens.
A l’automne 2003, l’AAVAS déménage et s’installe au 8 rue Ambroise PARE dans un local qui est toujours mis à disposition gracieusement par la Communauté du Bon Pasteur.
Bénévoles